21' Gram "Invitation au voyage"

            Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage qui s’égrène dans l’espace, dans le temps, à l’infini… et que nous offre Lilia El Golli à travers une cascade de photos qu’elle expose du 9 au 26 Octobre à l’Agora.

L’Agora, dites-vous ? Oui, un espace qui a ouvert ses portes à la culture et qui, depuis quelques semaines, ne cesse de nous surprendre et nous séduire.

Lilia nous invite donc au voyage, une évasion qu’elle entreprend sans tumulte et sans précipitation, sans affolement et sans angoisse, à travers un pays qui est le sien, qui est le nôtre, et que nous connaissons. Et nous, voyageurs de fortune, débarrassés pour une fois, de l’écrasante servitude qui pèse sur chacun de nos déplacements, nous la suivons, légers et confiants, avec la certitude de ne souffrir d’aucun dépaysement.

Mais, ne vous y fiez pas ! Lilia l’avoue et le confie. Mon pays n’est pas toujours le vôtre, celui que vous regardez avec des yeux usés et parfois même éteints.

Mon pays, c’est une image naissante que je vous offre, la mienne, telle que je l’ai perçue, telle que je l’ai sentie et telle que je ne cesse  d’aimer. C’est donc mon cœur que je vous donne en pâture. A vous de refuser ou de m’ouvrir les bras !

La promenade est plutôt surprenante…des paysages qui nous sont familiers, mais que nous ne retrouvons pas. Tozeur et la magie du sud tunisien, quelque étonnant village perdu aux portes de la Lybie, superbe Sejnane, Bizerte majestueuse, Tabarka l’insolite et jusqu’à Carthage, la Marsa et Sidi Bou Said, qui sont pourtant nos repères. Où sont-ils donc nos paysages amis qui sont pour nous des références ?

Le visiteur croit avoir perdu la mémoire. Il n’en est rien. Lilia vous invite à l’accompagner dans un parcours énigmatique, qui vous mènera de l’obscurité profonde à la couleur éclatante en traversant un clair-obscur changeant, avec pour seul guide…l’émotion.

Au bout du chemin, la lumière jaillit pour éclairer et donner forme humaine à vos visions. La route se termine. La marche s’arrête. On vous ramène chez vous, face à vous-même… Mais pardon, Lilia, c’est maintenant que commence le vrai voyage …

L.Z.